Pierre et Anne sont passés à la maison il y a deux semaines. Nous avons parlé de Denis (Den’s pour les intimes). Personne n’avait de nouvelles récentes.
Den’s est arrivé dans le groupe pendant l’enregistrement du second album. Je le connaissais car je traînais avec sa bande de copains, le groupe noise-heavy-psychédélique-progressif-pop « Les Cocottes Minutes », qui portaient vraiment bien leur nom.
Den’s est un batteur étonnant, une sorte de génie des fûts, alliant un certaine puissance et une aisance pour construire des rythmiques improbables. À l’époque, il était comme nous, c’était le début et il cherchait. Il est venu deux jours en studio pendant une permission (il faisait son service militaire). Nous avons plus tard beaucoup répété avec lui pour la scène. Après les répétitions, nous faisions des concours du plus gros mangeur de biscottes (ne me demandez pas pourquoi, mais c’est sans doute relié à la pomme d’hier) : il arrivait toujours en tête et en engloutissait un nombre impressionnant. Bref, on travaillait beaucoup pour des branleurs et on se marrait encore plus.
Nous avons donc téléphoné à Den’s l’autre soir. Il va très bien, il vit à la campagne, il est devenu apiculteur mais il continue de jouer de la batterie pour ses ruches, nous a-t’il dit, en communion avec la nature. Il ne supporte plus la ville. Et, comme d’habitude, on s’est beaucoup marrés.