Les précommandes pour le prochain album de Melaine Dalibert « Eden, fall » sont ouvertes !
Contrecourant. Tout contre. Blotti dedans, comme une parenthèse dont les deux arches, pourtant si fines, offrent un refuge à la frénésie du monde, à son fracas. L’épure comme rempart à la profusion. Prendre le temps. Tiens, les oiseaux chantent, jamais ils n’ont oublié comment faire eux au moins. Prendre le temps de se faire prendre par lui. Pourquoi ne pas en profiter encore un instant après tout ? Ça dure combien de temps un instant ? On vagabonde sur le fil de cette idée. Et puis on finit par se demander ce que ça donnerait de courir à sa perte mais au ralenti ? C’est ce moment que choisit le premier morceau pour s’achever. Le ressac des notes du piano nous extirpe à notre rêverie. Quoi que, là aussi, les vagues abondent sur le fil d’une idée, en un bref précis d’évanescence. Puis la chute brise le silence. Elle rebondit en 4233 pulsations, j’ai pris le temps de toutes les compter.
En trois morceaux aux durées radicalement asymétriques, Melaine Dalibert questionne en musique notre rapport au temps. La construction de l’album dessine une malicieuse logique de l’existence en la confrontant à son absurdité. « Eden » ouvre ainsi le disque, comme un printemps extatique quand « Fall » le clôt tout en tension comme un implacable automne. Entre les deux, « Jeu de vagues » se fait solstice à la frontière de ces deux opposés. Car il y a dans la musique de Melaine Dalibert une sensible intelligence de l’espoir. Ainsi lorsque s’éteint le dernier accord de « Fall », on a immédiatement envie de replonger dans « Eden », et de tout recommencer comme si cet album-ci n’était qu’une séquence isolée d’un algorithme sans fin auquel le compositeur revient après son précèdent disque.
L’album sera disponible le 24 mai prochain en CD et Digital et s’inscrit dans la collection Mind Travels.