Anne : Ecotay. Entre Lyon et Issoire ; non loin de saint Etienne. Terre inconnue, terre lointaine. On est en novembre, il fait assez froid, c’est la campagne, la route paraît interminable, on s’est paumés, mais on finit par rejoindre la salle des fêtes d’Ecotay, une lumière dans la nuit.
Michel : On s’est paumés car sur les fax (illisibles) reçus le matin, Charles, notre tourneur-régisseur, tout aussi amateur et novice que nous, nous envoie à Montbrison sur Lez au lieu de Montbrison, à 250 km au sud. J’ai un grand souvenir de l’arrivée à la vraie destination, il est 21h pétantes, nous entrons dans la ville, j’allume la radio du van pour écouter Bernard Lenoir, il annonce : « Ce soir, Diabologum en concert à la salle des fêtes d’Écotay » et enchaîne sur « L’art est dans la rue ». Surréaliste.
Anne : Pendant le concert, soudain, plus de son, plus de lumière. Coupure d’électricité. La baraque à frites, dehors, s’était branchée sur l’alimentation de la salle et avait tout fait disjoncter! Il a fallu parlementer dur, le gars ne voulait rien savoir, il s’accrochait à ses frites, il faut dire qu’il faisait froid, il devait vendre pas mal de frites. Après un moment de désarroi on a continué en acoustique, au bord de la scène, en totale impro, en enchaînant des reprises, le temps que le courant revienne. Une mémorable soirée, à Ecotay.
Michel : Je ne sais plus si l’électricité est finalement revenue.